Laurent Demoulin
Conservateur du Fonds Simenon et chef de travaux au département de Langues et Littératures romanes de l'Université de Liège, Laurent Demoulin a écrit de nombreux articles de critique littéraire journalistique ou universitaire au sujet du roman contemporain ou de la poésie du XXe siècle. Il a consacré, en 1990, son mémoire de licence à Jean-Philippe Toussaint, alors jeune romancier, et, en 2008, sa thèse de doctorat à Francis Ponge. Il passe régulièrement, avec un égal plaisir, de l'auteur de La Salle de bain à celui du Savon. En 2011, il a ainsi dirigé avec avec Pierre Piret un numéro de la revue universitaire Textyles sobrement intitulé Jean-Philippe Toussaint, tandis que paraissait aux éditions Hermann Une rhétorique par objet. Les mimétismes dans l'oeuvre de Francis Ponge. En 2013, dans le Cahier de l'Herne consacré à Simenon, il interroge nombre de romanciers contemporains au sujet de leur lecture des romans du père de Maigret : parmi ces écrivains, on retrouve bien entendu Jean-Philippe Toussaint. En 2014, il a fait paraître à l'enseigne du Tétras Lyre un recueil de pastiches, de parodies, de réécritures et de mélanges qui contient, notamment, une traduction en alexandrins d'un passage de la Salle de bain et un improbable hommage de Guillaume Apollinaire à Jean-Philippe Toussaint. Son roman Robinson (Gallimard, 2016, prix Rossel 2017) contient deux brèves allusions au Cycle de Marie: les amateurs de Toussaint ont tous repéré la seconde d'entre elles, mais la première demeure mieux cachée. Enfin, dans Tout le reste est littérature (Les Impressions nouvelles, 2018), le livre d'entretiens qui le voit interroger avec bonheur Jacques Dubois, son grand professeur, il est encore question de JPT (on sait que Jacques Dubois a un faible pour Marie). Décidément! Pourtant, parfois, tout de même, Laurent Demoulin publie des livres sans lien avec son auteur fétiche, comme le pamphlet intitulé L'Hypocrisie pédagogique (Talus d'approche, 1999), Les Petites Mythologies liégeoises, recueil co-signé par Jean-Marie Klinkenberg (Tétras Lyre, 2016) ou les recueils poétiques Filiation (LeFram, 2001), Trop tard (Tétras Lyre, 2007, prix Marcel Thiry 2009), Même mort (LeFram, 2011), Ulysse Lumumba (publié une première fois au Talus d'approche en 2000 et une seconde fois, en 2014, au Cormier, dans une édition revue et triplée de volume), Poésie (presque) incomplète (L'Herbe qui tremble, 2018, prix Maurice Carême, 2019) et Homo Saltans (illustré par Antoine Demoulin, Tétras Lyre, 2018).